A quel moment la grâce de Dieu intervient-elle dans notre conversion ?
Je vais commencer à répondre par un peu d'histoire. Cela éclairera bien l'enjeu fondamental qui se cache derrière cette question.
UN MOINE PÉLAGE CRÉE LA POLÉMIQUE
Cela se passe à Rome dans les année 380 à 390, un moine ascète Pélage cherche a enseigner la doctrine chrétienne aux membres de l'aristocratie romaine. Sa vie exemplaire et son enseignement connaissent un fort engouement et déclenche un débat théologique de grande ampleur au sein de l'Eglise. Pourquoi ?
Pélage enseignait une doctrine très optimiste sur la nature de l'homme. Il considérait que tout chrétien a la capacité naturelle par ses propres forces et par son libre arbitre d’accéder au salut et à la sainteté. Le rôle de la grâce de Dieu n'est qu'une assistance à ses efforts, mais n'est pas nécessaire.
A cette question, Pélage aurait répondu: "Commence par te convertir à Dieu, obéis à ses commandements, fait tous tes efforts pour devenir saint et la grâce t'assistera."
L'enseignement de Pélage est condamné au 16e concile de Carthage en 418 car il niait la nécessité de la grâce et l'existence du péché originel. Son enseignement s'appela dès lors le pélagianisme.
LE PAPE FRANÇOIS CONFIRME LA CONDAMNATION DU PÉLAGIANISME
Dans son encyclique Gaudete et Exultate de 2016, le pape François confirme la condamnation de l'Eglise contre la doctrine de Pélage:
"Ceux qui épousent cette mentalité pélagienne ou semi-pélagienne, bien qu'ils parlent de la grâce de Dieu dans des discours édulcorés, « en définitive font confiance uniquement à leurs propres forces et se sentent supérieurs aux autres parce qu'ils observent des normes déterminées ou parce qu'ils sont inébranlablement fidèles à un certain style catholique.
De toute manière, comme l'enseignait saint Augustin, Dieu t'invite à faire ce que tu peux et à demander ce que tu ne peux pas ; ou bien à dire humblement au Seigneur : « Donne ce que tu commandes et commande ce que tu veux"
QUE DIT LA BIBLE ?
L'apôtre Paul dans ses épîtres parle souvent de la grâce. Écoutons-le dans Éphésiens 2,8-10
"C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, et par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Cela ne vient pas des actes : personne ne peut en tirer orgueil. C’est Dieu qui nous a faits, il nous a créés dans le Christ Jésus, en vue de la réalisation d’œuvres bonnes qu’il a préparées d’avance pour que nous les pratiquions".
Je pourrais citer encore bien d'autres passages. Dans la conversion d'une personne, la grâce de Dieu est première, en langage théologique on dirait antécédente. Quand la personne s'ouvre à la miséricorde de Dieu, c'est déjà un effet de la grâce de Dieu. La foi est une capacité nouvelle pour accueillir le salut et cette capacité est encore un fruit de la grâce.
LE CATÉCHISME DE L'EGLISE CATHOLIQUE NOUS DONNE LA RÉPONSE
"La préparation de l’homme à l’accueil de la grâce est DÉJÀ une œuvre de la grâce. Celle-ci est nécessaire POUR SUSCITER et soutenir notre collaboration à la justification par la foi et à la sanctification par la charité (§2001).
Je termine ma réponse en signalant que beaucoup de saints, durant leur pèlerinage de foi, ont confessé clairement qu'au final, dans leur existence et leur quête de la sainteté, tout revenait à reconnaître la grâce de Dieu. Thérèse de Lisieux, docteur de l'Eglise, dans ses dernières paroles avant de mourir nous dit encore:
"Tout est grâce !"
Texte: Thierry Feller
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