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Mon foyer est en Toi pour l'éternité !

2021-11-16-07-53-01-421

 

Tu vois, je n’ai jamais réussi … vraiment … à me résigner à ce qu’une vie d’homme ordinaire, avec ses grandeurs et ses bassesses, ses joies et ses peines, ses réussites et ses échecs … soit le tout de ce que je peux attendre et espérer.

Même si … aux yeux du monde … j’avais eu une vie extraordinaire par son influence, sa notoriété, sa richesse, sa plénitude … je crois que je serai toujours aussi insatisfait.
 
Impossible de me contenter de tout cela !
 
Je remarque avec une pointe de tristesse que beaucoup ajustent leurs désirs à ce qu’ils peuvent atteindre … raisonnablement. Quand je sens en moi cette sorte de sagesse, je me dis :
Tu es un médiocre !
 
Certains atteignent des sommets vertigineux, d’autres juste de petites collines. La sagesse serait de s’en contenter et d’arriver au bout du chemin en se disant : « J’ai fait ce que j’ai pu … » puis … tirer sa révérence et laisser la place à d’autres qui s’échineront à atteindre de nouveaux sommets. C’est ainsi que l’humanité progresse, dit-on … mais a-t-elle vraiment avancé ?
 
Un désir plus profond
 
Pour ma part, cela ne me suffit de loin pas. Mon désir est plus impérieux, plus profond. Il a parfois risqué de s’éteindre par les coups de la vie … il a semblé disparaître comme une brume quand la chaleur de l’épreuve montait ou que l’emprise du plaisir tel un feu intérieur me consumait. Mais en fait, il couvait … comme un tison rougeoyant … dans les cendres fumantes de mes existences successives.
 
Jamais je ne me suis résigné !
 
Jamais je ne me suis résigné à penser que la vie … d’un être humain se résumait à gagner sa vie (sic !) et à la dépenser intensément en s’agitant le plus longtemps possible comme une larve pris au piège.
 
Jamais je ne me suis résigné à penser que la vie … ce n’était que s’emparer d’une place dans ce monde où finalement ne règne que la loi de la jungle : manger ou être mangé, puis s’installer confortablement pour ensuite … lamentablement … laisser la place à un autre et disparaître. Dis comme cela, cela devient presque sordide et pourtant …
 
Jamais je ne me suis résigné à penser que la vie … que ma vie ne pouvait être que cela : « Jouir et mourir ». J’ai toujours trouvé que c’était la médiocrité suprême.
 
Il y a plus à espérer !
 
Toujours, j’ai senti que la vie … devait être plus que cela.
Toujours, j’ai senti que la vie … ne se trouvait pas dans les choses extérieures qui ne satisfont que des désirs ou besoins animaux.
Toujours, j’ai senti que ma vie … la vraie … ne se trouvait que dans la profondeur, dans ce qui n’est pas visible, dans ce qui est ineffable,
 
Dans cette profondeur en moi … qui s’ouvre vers le mystère de mon être,
Dans cette profondeur en moi … la dernière frontière … qui s’ouvre … au-delà … vers le mystère de Dieu, l’autre versant du Mystère,
JE SAIS QUE TU ES LA !
 
Sans cette certitude viscérale qui tisse chaque seconde mon existence, ma vie ne serait qu’une mort lente, telle une magnifique rose coupée … pleine d’épines … qui jour après jour se fane et finit … dans le fumier.
 
Voilà le fin mot de mon existence … de sa justification, de sa source et de sa fin :
J’appartiens à ce monde … mais il n’est pas mon vrai foyer.
J’appartiens à ce temps … mais je ne suis que de passage.
Je ne suis … finalement … qu'un étranger qui parcourt un chemin vers Toi !
 
MON FOYER EST EN TOI, SEIGNEUR, POUR L'ETERNITE !
 
Texte : Thierry Marie Feller


19/06/2022
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